Le patch audio
Patch ou pas patch ?
C'est dès le stade de l'installation qu'il faut se poser la question!
Pour bien saisir l'intérêt d'un patch (figure 5.10), il suffit de jeter un coup d'oeil au panneau de connecteurs de la console. Sans patch, la connectique est figée. Telle entrée est définitivement attribuée à telle machine ou tel synthé, telle sortie est envoyée à telle piste du magnétophone ou tel multieffet...
À l'inverse, l'utilisation d'un patch permet de changer rapidement la configuration de toutes les liaisons en fonction d'une prise de son ou d'un mixage précis. Analogique Le principe d'un patch analogique consiste à ramener les entrées/sorties de tous les appareils audio du home studio sur un tableau constitué de plusieurs rangées de connecteurs juxtaposés.
Habituellement, les entrées correspondent à la rangée inférieure et les sorties à la rangée supérieure d'une paire. Il suffit, à l'aide de cordons courts, de relier l'entrée de n'importe quelle machine à la sortie de n'importe quelle autre. Pas besoin de centaines de cordons: les patchs possèdent souvent des liaisons « normalisées » (pré-établies), dites « à coupure » parce que l'insertion d'un cordon coupe cette liaison pré-établie. Il est par exemple naturel d'envoyer les sorties de pistes 1 à 16 d'un magnétophone sur les voies 1 à 16 de la console. Insérer une prise dans le point du patch correspondant à la voie 12, par exemple, remplacera la sortie de la piste 12 du magnétophone par une autre source, au choix de l'ingénieur du son.
Autrement dit, un patch multiplie les possibilités d'aiguillage de la console. Pour estimer les besoins nécessaires à chaque configuration, il faut effectuer le recensement exact de toutes les prises présentes en face arrière des appareils équipant le home studio. Deux colonnes sont créées: l'une pour les entrées, l'autre pour les sorties.
Le patch par l'exemple
Le tableau ci-dessous correspond à une configuration 24 voies/8 bus/ 16 pistes correctement équipée. Les 200 points sont vite dépassés ! Dans cet exemple, le nombre total de connexions correspond à 212 points, et ce, sans compter les « parallèles », embases câblées en commun, si pratiques lorsqu'il s'agit d'envoyer une même sortie vers deux ou trois entrées différentes. Ce tableau de patch n'est donné qu'à titre d'exemple. Il peut être simplifié, en le débarrassant des liaisons jugées inutiles, qui sont alors réalisées directement en face arrière des appareils. Dans le cas ci-dessus, sachant que les patches s'achètent par séries de 48 ou 96 points, il suffit d'éliminer de la sorte 20 liaisons pour économiser un rang!
Nombre d'entrées
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Nombre de sorties
|
|
CONSOLE |
|
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Entrées ligne |
24
|
-
|
Entrées micro |
24
|
-
|
Insert par voie |
24
|
24
|
Départ auxiliaires (mono) |
-
|
6
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Retours auxiliaires (stéréo |
4*2
|
-
|
Sorties bus enregistrement |
-
|
8
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Sorties généraux (3) |
|
6
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Micro d'ordres incorporé |
-
|
1
|
Entrée/Sortie Bipiste |
2
|
2
|
ECOUTES |
|
|
Grandes (amplifiées) |
2
|
-
|
Petites |
2
|
-
|
Circuit casque |
2
|
-
|
EFFETS |
|
|
Multieffet 1 (Mono) |
1
|
2
|
Multieffet 2 (4 cannaux) |
4
|
4
|
Réverbération (Stéréo) |
2
|
2
|
Compresseur (Stéréo) |
2
|
2
|
INSTRUMENTS |
|
|
Synthés stéréo |
-
|
6
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Expandeur multitimbral |
-
|
8
|
Sampler |
2
|
6
|
MACHINES |
|
|
Multipiste |
16
|
16
|
DAT |
2
|
2
|
Platine cassete |
2
|
2
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Les différents standards
Le standard le plus répandu chez les « amateurs » est sans conteste le patch utilisant des connecteurs au format « jack 1/4 » (soit 6,35 mm). C'est également le plus économique. Une double rangée de 24 points tient dans une unité de rack. Le standard TT (Tiny Telephone, appelé aussi Bantam) est celui qu'on trouve sur presque tous les patches intégrés des consoles professionnelles.
La section des fiches est ici de 4,4 mm, ce qui permet de faire tenir 96 points sur une unité de rack, soit deux fois plus qu'en utilisant des jacks. Le prix est plusieurs fois plus élevé que pour les patches jack.
Conseils
Dans tous les cas, il est essentiel de dresser une « maquette » de la face avant du patch et d'imprimer des étiquettes pour repérer chaque trou. Les câbles provenant directement des machines sont reliés à l'arrière du patch. Certains modèles sont pourvus de connecteurs cinch ou jack, mais la plupart proposent des barrettes miniaturisées, sur lesquelles il faut souder les fils.
Câbler un patch n'est donc pas facile: il faut de la méthode et une bonne technique de soudure (avec un fer à panne assez fine).
Un conseil: commencer par souder les pattes situées au milieu de la rangée. On évite ainsi les allées et venues d'un fer chaud au milieu d'un inextricable fouillis de fils. Le patch doit être solidement fixé dans le rack ou l'étagère qui en tient lieu, à un endroit facilement accessible et bien éclairé.
Son étiquetage doit également être clair et lisible: imprimer, à l'échelle, le texte nécessaire avec un ordinateur, puis fixer la bande de papier ainsi obtenue avec du scotch transparent donne un excellent résultat.
Généralement,
les entrées sont routées vers le bas et les sorties aux connecteurs
du haut. Evitez de router des signaux digitaux à travers un patchbay
car le signal impulsionnel utilisé pour la transmission de tels signaux
peut provoquer de lourdes interférences du signal analogique. De plus,
les patchbays normaux changent l'impédance lors du routage des câbles
digitaux. Utilisez le Behringer ULTRAMATCH SRC2000 spécialement pour
l'analogique et d'autres fonctions dans le domaine du digital.
Les
entrées micro fonctionnent à un niveau inférieur à
celui des entrées ligne ( +4 dBu ou -10 dBV ). En conséquence,
elles ne doivent jamais être routés avec un patchbay. Dans tous
les cas, relier des câbles avec une alimentation phantom doit être
évité. II est meilleur de brancher des micros directement dans
la console de mixage ou via des boîtes spéciales de type XLR reliées
aux entrées micro de la console par des câbles symétriques
de bonne qualité en couches concentriques ( 2 composants + protection
électromagnétique ).
Les contacts étant généralement auto-nettoyants, le fait d'introduire des cotons-tiges dans les trous pour dépoussiérer les connecteurs n'offre aucun intérêt. Enfin, un principe essentiel à la longévité des cordons : ne jamais les tirer par le fil, mais toujours par le connecteur !!!